France-Grèce - "Toujours aussi fort"
Champion du Monde 1998 et d'Europe 2000, Bixente Lizarazu a mis un terme à sa carrière de joueur professionnel en mai dernier. Mercredi prochain, il sera au Stade de France pour une cérémonie à laquelle sont conviés les auteurs de ce doublé historique. Avant cela, il a ouvert pour nous le livre aux souvenirs et parlé de sa nouvelle vie de consultant et de pratiquant de sports de glisse.
Bixente, que représente le fait de retrouver vos coéquipiers 1998 et 2000 au Stade de France ?
"Chaque période de la vie a ses particularités et celle-ci a été très importante pour moi. Cela fait longtemps que nous n'avons pas été tous réunis. Je suis évidemment heureux de pouvoir croiser tous mes anciens partenaires, mes amis. Avec nos vies qui maintenant diffèrent, les occasions sont rares. Le gros atout est de pouvoir se croiser en dehors d'une mise au vert (rires)."
Avez-vous encore aujourd'hui la sensation que ces deux titres restent ancrés dans la mémoire collective ?
"L'engouement est toujours aussi fort mais désormais, il est teinté d'un immense respect. C'est plus agréable aujourd'hui, car la "folie" des premiers mois s'est dissipée. Le contact avec les gens est plus simple, plus profond. Cela s'explique par le fait que beaucoup d'entre-nous ont terminé leur carrière. On reste les seuls à avoir fait le doublé Mondial-Euro et cela reste le moment le plus fort dans l'histoire du football français et la population nous le rend bien."
De ces deux épopées et avec quelques années de recul, quelles pensées vous reviennent en premier lieu ?
"L'aventure humaine et sportive sont indissociables. Nous sommes restés au "top" pendant près de quatre ans, ce qui est assez rare dans le sport, surtout collectif. En 1998, notre mental a été l'atout principal, car sur le papier, nous étions loin d'être les favoris. Tactiquement, on a travaillé très dur pour obtenir ce résultat fabuleux. En 2000, nous avons pratiqué notre meilleur football, chacun d'entre-nous étant au sommet. Paradoxalement, c'est en 2002 que nous avions l'équipe la plus talentueuse. C'est aussi cela la magie du football, cette éternelle remise en cause, où rien n'est acquis. Il faut trouver une alchimie pour que tout fonctionne parfaitement et ce n'est pas toujours évident."
Désormais jeune "retraité" du football, comment avez-vous géré votre reconversion ?
"Je l'avais préparée depuis un certain temps, pour ne pas être pris au dépourvu. J'adore la vie que j'ai aujourd'hui, de la liberté que j'ai pour suivre mes envies. Je continue à graviter dans le football avec un rôle de consultant pour Canal+. Je partage mon temps entre Paris et la Côte Basque. Le plus difficile quand on a connu l'adrénaline en tant que sportif de haut niveau, c'est de retrouver cette même sensation au quotidien. En pratiquant le surf ou le snowboard régulièrement, je garde une discipline de vie qui reste dans la continuité de ma carrière professionnelle. C'est une vraie chance car je connais des sensations fortes, comme pouvaient l'être celles sur un terrain. Je ne ressens pas de manque, je ne me pose pas de questions et j'ai pour l'instant réussi à passer le cap sans trop d'accrocs."
Source : FFF
