Le Palais de Congré

Petit prince du Téfécé, le pur Toulousain Daniel Congré a retrouvé sa couronne en défense après un an d’exil à l’infirmerie. Et ce retour coïncide avec le retour de Toulouse aux portes du podium.


Absent depuis le 18 mars 2006, c’est en Principauté de Monaco que le petit prince de la défense toulousaine a fait son grand retour en février. Après de longs mois de galères, de blessure en blessure (épaule, métatarse), le Toulousain Daniel Congré « a tourné la page » et ne souhaite plus trop se retourner sur cet exil forcé à l’infirmerie, même s’il salue au passage l’aide du staff médical du Téfécé. « J’ai vécu une année de galères avec trois opérations successives, confie-t-il à Football365. Ça n’a pas été facile mais tout est oublié. Je vais de l’avant, je rejoue et ça se passe bien. Tout est favorable. Tout est rentré dans l’ordre, n’en parlons plus. » Amené à reprendre plus tôt que prévu en raison des blessures et suspensions des uns et des autres, l’international Espoirs s’est installé avec succès et efficacité dans la défense centrale orpheline de Lucien Aubey.

Intelligent et philosophe, Daniel Congré ne s’est jamais dit que « ça allait s’arrêter là » quand la malchance s’est invitée dans sa vie sportive. Pourtant, indisponible au moment où Elie Baup a pris la tête du Téf’, il aurait pu être oublié. Ça n’a pas été le cas. « Je me suis posé quelques questions : allais-je retrouver mon niveau ? Avec l’arrivée d’Elie Baup et ma blessure, je me suis parfois dit que ce serait dur de me faire une place. Mais finalement, tout est allé très vite car mon intégration a été précipitée par les blessures et les suspensions. Là, je fais une fin de saison bonus en fait. » En six matchs de championnat depuis son come-back, Congré n’a perdu qu’une fois, lors de son seul match comme remplaçant. Preuve que son apport a été essentiel chez les Violets et Blancs. Preuve aussi qu’il s’est rapidement mis au niveau en éloignant de son esprit le fantôme d’une nouvelle rechute.

L’adhésion populaire se fait attendre

Défenseur central de formation, Daniel Congré s’est en plus imposé aux côtés de Dominique Arribagé, lui qui a longtemps joué bon gré mal gré latéral ces dernières années. A droite comme à gauche, ce droitier maîtrisant parfaitement son prétendu pied faible. Heureux de s’installer à sa véritable place, Daniel Congré espère que ce retour princier va s’éterniser. « C’est plus facile d’intégrer une équipe qui marche bien, lâche-t-il, évitant de s’approprier un peu trop la réussite actuelle de son équipe. L’an dernier, on savait qu’on avait des qualités. Mais on n’était pas entièrement en confiance, contrairement à maintenant. » Et du coup, le natif de Toulouse commence à espérer un couronnement européen pour sa formation.

Quatrième de la L1, le Téfécé sait qu’il a une chance historique d’accrocher un strapontin pour la Ligue des Champions. Mais Congré veut éviter que son équipe ne s’enflamme. « Ce n’est pas toutes les saisons qu’on peut être à cette place-là, surtout à Toulouse. Mais en même temps, il ne faut pas s’enflammer. Tout est très serré : deux bons résultats, c’est vrai, nous amèneraient beaucoup plus haut mais deux mauvais nous tireraient vers le bas. » Congré espère donc que le Téfécé gardera ses valeurs actuelles contre Monaco et à Sochaux. En engrangeant des points, Toulouse mettrait alors du piment dans cette fin de saison et recueillerait sans doute enfin l’adhésion populaire qui se fait attendre : « La culture football n’est pas imprégnée comme celle du rugby à Toulouse. Mais l’apport d’une Coupe d’Europe attirerait un public plus large. Lors du dernier match, l’ambiance n’a pas été trop mal mais c’est vrai, on n’est pas encore à la hauteur des supporters stéphanois ou lensois. Mais on ne se plaint pas : ceux qui sont là, sont derrière nous ! »

Je ne connais pas