Quatre jours après être tombée en Ecosse (1-0), l'équipe de France poursuit sa campagne de qualifications pour l'Euro 2008 en recevant les Iles Féroé à Sochaux, une grande première au stade Bonal. La modestie de l'adversaire, que les Bleus avait affronté lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2006, ne devrait guère permettre de se faire une idée précise sur les capacités de réaction des protégés de Raymond Domenech après leur revers à Glasgow, reste à gagner et si possible à beaucoup marquer, histoire de soigner le moral et le goal-average...
Sochaux espère un festival offensif de la part des Bleus et de Thierry Henry.Ce match arrive-t-il au bon moment? On peut se poser la question. Car si on voulait jauger la capacité de l'équipe de France à se relancer après avoir essuyé son premier revers en plus de deux ans en compétition officielle (le dernier remontait au quart de finale de l'Euro 2004 perdu face à la Grèce), il aurait sans doute fallu un autre adversaire que les Iles Féroé, incontestablement le "petit Poucet" du groupe B.
Avec ses 4000 licenciés (contre 2.143.688 en France), son bilan de 10 défaites sur ses 10 derniers matches avec 2 buts marqués pour 32 encaissés, la formation scandinave débarque en France avec pour unique objectif de repartir les valises les moins pleines possibles de buts. Ce qu'elle a d'ailleurs réussi lors de ses deux précédentes confrontations avec l'équipe de France, puisque lors de la campagne de qualifications pour la Coupe du monde 2006, les joueurs des Féroé avaient su limiter les dégâts en ne s'inclinant que 2-0 chez eux et 3-0 un an plus tard en septembre 2005 au Stade de France.
C'était à une époque où les Bleus se cherchaient, où Cissé et Giuly marquaient les buts tricolores... Depuis, une Coupe du monde est passée par là, des certitudes sont nées avant d'être quelque peu ébranlées samedi dernier à Glasgow sous les coups de boutoir et les coups de pied arrêtés d'Ecossais sans complexes. De quoi s'inquiéter? L'avenir le dira, mais une chose est sûre: les hommes de Raymond Domenech, tombés samedi sur des adversaires repliés dans leur camp, auront droit à la même configuration mercredi à l'occasion du premier match de l'histoire de l'équipe de France à Sochaux, 23e ville de province à accueillir la sélection.
Le record est un 10-0 passé à l'Azerbaïdjan"Ce sera le même scénario en plus accentué, car ils ont vu le match face à l'Ecosse et ils voudront les imiter. A nous de faire en sorte que ça n'arrive pas", expliquait ainsi dimanche dernier à Clairefontaine Claude Makelele, aussitôt relayé par son alter ego du milieu de terrain, Patrick Vieira: "Oui, ce sera le même schéma, j'espère qu'on aura plus de réussite car si le coup franc de Thierry (Henry) tape le dos du gardien et rentre, le match est complètement différent." Effectivement peu en réussite offensivement à Hampden Park, les Bleus (avec Trezeguet ou Saha au côté d'Henry ?) auront envie de retrouver l'efficacité du début des éliminatoires qui leur a permis de passer trois buts à la Géorgie chez elle et autant aux champions du monde italiens au Stade de France.
C'est bien le principal enjeu de ce match qui, sans faire injure aux joueurs des Féroé, devrait être une formalité pour cette équipe de France. D'autant que Raymond Domenech aura noté que même si la formation dirigée par le danois Jogvan Martin Olsen est passée à une minute du match nul samedi dernier chez elle face à la Lituanie (victoire balte 1-0 en toute fin de match), elle avait précédemment encaissé six buts à Glasgow contre l'Ecosse et autant sur sa pelouse face à la Géorgie. Et même si le goal-average général n'est que le cinquième critère pour départager deux équipes à égalité de points au moment du décompte final, mieux vaut se mettre au diapason de ses concurrents, particulièrement de l'Ecosse qui s'avère un candidat de plus à une des deux premières places du groupe B, elle qui mène pour l'instant les débats avec son carton plein en trois matches (on surveillera d'ailleurs à distance son déplacement en Ukraine et celui de l'Italie en Géorgie).
Le tout est de parvenir à marquer vite afin de s'éviter un scénario similaire à celui de Glasgow. "On peut le rendre (le match, ndlr) facile en marquant rapidement, mais il n'y a plus de match facile d'entrée. Psychologiquement, on n'a pas le choix, mathématiquement non plus, c'est peut-être une bonne chose", souligne Patrick Vieira, tandis que Mickaël Landreau qui, en l'absence de Grégory Coupet, touché à la main, fêtera à Sochaux sa quatrième sélection, ajoute: "Ça va certainement ressembler au match en Ecosse, on aura le monopole du ballon, il faudra passer ce verrou, car ils vont défendre à dix, mais il faudra aussi être vigilants sur la moindre contre-attaque, sur les coups de pied arrêtés."
En effet, outre le nombre de buts marqués (le record des Bleus est un 10-0 passé à l'Azerbaïdjan en 1995 à Auxerre), on surveillera également l'attitude de la défense sur les coups de pied arrêtés, talon d'Achille de cette équipe tricolore. Bref, si on voit mal la France ne pas prendre trois points à l'occasion de son dernier match officiel de l'année 2006 (les Bleus joueront en amical face à la Grèce le 15 novembre), ce troisième France-Iles Féroé de l'histoire n'est pas dénué d'intérêt, aux joueurs français de le rendre doublement intéressant...
Par AXEL CAPRON - De Sports.fr